HYACINTH est une recherche chorégraphique initiée par Arno Verbruggen, inspirée du mythe d’Apollon et d’Hyacinthe. Ce projet explore les thèmes universels de la beauté, du désir, de la perte et de la transformation à travers une approche contemporaine de la sensualité queer et de la physicalité performative.

En interrogeant les récits mythologiques en tant que constructions idéologiques, Arno Verbruggen examine leur résonance avec les subjectivités actuelles, tout en traduisant ces notions dans une matérialité physique. Comment ces récits anciens, porteurs de normes et de valeurs, peuvent-ils être réinterprétés pour dialoguer avec les enjeux contemporains liés au genre, au désir et à la transformation ?

En se concentrant sur un duo performatif, HYACINTH cherche à repousser les limites de la pratique chorégraphique en explorant les dynamiques corporelles et tactiles. À travers des pratiques de contact enrichies par l’utilisation d’huile, le projet redéfinit les interactions corporelles en une expérience fluide et sensorielle. Comment l’utilisation de matières comme l’huile peut-elle transformer les perceptions tactiles et les relations corporelles? Quels types d’images sensorielles et visuelles émergent de ces interactions, et comment participent-elles à une relecture critique du mythe d’Hyacinthe ?

Le duo chorégraphique explore de nouvelles formes de relation et d’expression par le mouvement et comment les dynamiques de poids, de traction et de contrepoids peuvent ouvrir des réflexions sur les tensions entre fragilité et résilience dans un cadre performatif ?

La structure du projet s’appuie sur quatre phases inspirées du mythe: l’obsession, l’excitation ludique, la mort et la renaissance. Chaque étape devient le terrain d’une exploration physique et symbolique: chorégraphie obsessionnelle et répétitive, jeux glissants entre corps huilés, performativité du deuil baigné de faux sang, puis renaissance florale par les pétales d’hyacinthe. Le corps devient le lieu de tous les passages: du vivant à l’inanimé, du tragique au sensuel, du sacré au dévergondé. Chaque phase devient matière à éprouver les métamorphoses du vivant.

HYACINTH embrasse ainsi la tragédie comme moteur de métamorphose, et propose une immersion visuelle et sensorielle dans une danse de l’ambiguïté, où le geste questionne la norme, et où l’intime devient politique.