Le vêtement représente nos identifications, genres, classes sociales, appartenances et revendications identitaires. Transgressif, politique et révolutionnaire, le vêtement nous permet d’être unique comme de faire partie du décor. Mais surtout, il autorise la sortie du cadre, le dérapage qui nous rend parfois des créatures moins, voire non – identifiées. Pour le plaisir du jeu et l’acte de liberté, la chorégraphe Sabina Scarlat vous invite dans sa recherche et pratique chorégraphique pour tenter de tirer un fil rouge vers un imaginaire où l’habit fait vraiment le moine!

“Dans une constante dynamique de construction et déconstruction, nous viserons, chaque jour, le même but en prenant un autre détour, à savoir, élaborer, à partir du corps et du style de chacun, des personnages dansés qui se transforment et se jouent de la perte des repères. Les outils de l’improvisation nous aideront à libérer le corps, jouer avec des qualités et des états, élastique- rigide, mou-contracté, articulé-désarticulé, composer avec des rythmes et vitesses variées, du tremblement au ralenti ou de l’accent au continu, jongler entre équilibre et déséquilibre. Nous aborderons l’expression sous toutes ses facettes, le geste, l’intention, la communication, les actions quotidiennes pour construire une narration physique. Le vêtement sera cette pelure d’oignon que nous nous amusons à rajouter, par couches successives, laissant surgir des personnages tragicomiques dont les trajectoires passent d’une tenue à l’autre et transitent par des figures inclassables, discordantes ou paradoxales. Ces travestissements du sens conjugueront styles, époques, genres, classes ou fonctions sociales pour aboutir, hors catégories, à des enfants de cœur en bottes de combat ou des policiers en talons aiguilles.”