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Depuis l’enfance, on nous enseigne en famille et à l’école les usages à respecter: décence, pudeur, bonne conduite, tenue, convenances, apparences, bonne mœurs. Lors du passage à l’adolescence, nous apprenons progressivement à nous comporter en adulte responsable, à nous soumettre aux opinions, codes, règles et modèles qui représentent la mentalité collective. Parce que l’obéissance rassemble et que la désobéissance isole, nous obéissons sans crier gare, par conformisme, par habitude ou sous l’influence de la pression sociale et normative.

Aujourd’hui, confinés dans nos appartements respectifs, nous pouvons faire fi de ces règles, les réinventer et agir librement. Personne pour nous restreindre, pas de contrôle social ou de jugements portés. Nous retombons en enfance, où la notion du temps change et les jours rallongent… Nous pouvons enfin savourer l’ennui et comme le font les enfants, laisser notre esprit fantasque nous transporter sans être refréné par des sentiments de culpabilité, de honte ou de peur.

Or que font les enfants sinon jouer aux adultes. Ils sont dès lors le miroir critique du monde et leur liberté, qui vient à point aujourd’hui, montre que désobéir ensemble c’est aussi le moyen de revivifier la démocratie, et de signifier un refus collectif d’être gouverné.